TRANSFORMATION DES MEDIAS SUISSES : DE L’IMPORTANCE DE S’ADAPTER AUX NOUVEAUX FORMATS

by | 6.09.2021

Le paysage médiatique suisse s’est profondément transformé depuis une dizaine d’année. Marché traditionnellement riche et diversifié, il avait réussi à conserver une stabilité unique en Europe. Mais la révolution numérique s’accélère, avec un tournant décisif vers le marketing digital et de nouveaux formats. Analyse de cette évolution et de ses conséquences en termes de stratégie de relations médias.

L’indigence médiatique ou la transformation de la consommation des médias chez les jeunes

L’indigence médiatique ou la transformation de la consommation des médias chez les jeunes
Les jeunes suisses consomment de plus en plus l’information brute sur leur portable, via les plateformes de recherche, les réseaux sociaux et les portails de vidéos. Ils utilisent les mêmes canaux pour s’informer et se divertir, comme le montre l’étude JAMES (Jeunes, Activités, Médias – Enquête Suisse) 2020, réalisée par la ZHAW et Swisscom. Instagram, Snapchat et TikTok sont les réseaux sociaux les plus appréciés par cette jeune communauté. Près du trois quarts des jeunes suisses ont d’ailleurs un profil sur TikTok et 90 % sont inscrits sur Instagram et Snapchat. Conséquence : ils subissent désormais l’ « infotainment » au détriment de sources d’information fiables et de qualité. En outre, la proportion des « indigents médiatiques », ces personnes qui n’ont pas le goût de s’informer ou qui n’en ont pas la capacité, est passée de 21% en 2009 à 32% aujourd’hui.

Les médias suisses n’ont plus le choix et se réorganisent

Face à ce changement de paradigme et dans un contexte de diminution croissante des revenus publicitaires, les médias classiques réduisent leurs effectifs ou voient leurs équipes de rédaction quitter le navire, à l’instar de SRF TV, Tamedia, le Winterthurer Zeitung et le Unterland Zeitung. Cette hémorragie n’est cependant pas vécue de façon passive. Une transformation véritable est à l’œuvre afin de séduire la nouvelle génération de « digital natives ». Depuis le début de l’année, les grands éditeurs de la Suisse alémanique ont lancé de notre côté de la Sarine deux nouveaux médias en ligne gratuits, Watson (AZ Medien) et Blick (Ringier). Plus récemment encore, Le Temps a acheté le jeune portail d’informations scientifiques Heidi.news.

Quelles conséquences en termes de stratégie de relations médias ?

Dans ce contexte, les médias proposant une offre d’information de qualité doivent plus que jamais démontrer leur valeur ajoutée (enquêtes de fond, points de vue engagés, exclusivités) et diversifier leurs sources de revenus (événementiel, sponsoring, etc.). En tant que professionnels des relations médias, notre rôle est de leur proposer des contenus inédits et impactants. Mais il s’agit aussi de s’adapter aux nouveaux formats de l’information et aux opportunités de partenariat. A l’ère des communautés online, il importe de mobiliser les audiences en ayant une approche tactique. Challenge, accepted!

*Image copyright: cottonbro

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